Non classéArticle sur les effets positifs du Sens de l’Ecole

21 août 20240
Article scientifique sur les effets positifs du Sens de l'Ecole

Les études menées en 2022-2023 L’enthousiasme des enseignants depuis 2020 ans était déjà, en soi, un baromètre d’impact signifiant. Nous avions néanmoins à cœur d’avoir des preuves plus objectives et scientifiques des effets des ateliers. Pour cela, 2 études complémentaires ont été menées au cours de l’année 2022-2023. Une étude quantitative sous la direction de...

Les études menées en 2022-2023

L’enthousiasme des enseignants depuis 2020 ans était déjà, en soi, un baromètre d’impact signifiant. Nous avions néanmoins à cœur d’avoir des preuves plus objectives et scientifiques des effets des ateliers. Pour cela, 2 études complémentaires ont été menées au cours de l’année 2022-2023.

Une étude quantitative sous la direction de Rebecca Shankland et Quentin Hallez (Université Lumière Lyon 2). Le protocole était le suivant :

  • Sélection des classes expérimentales et classes contrôles (n’ayant pas bénéficié des ateliers) réalisée par des tiers (Inspecteurs de l’Education Nationale) afin de permettre une comparaison entre des groupes similaires
  • Questionnaires avant (T0) / après les ateliers (T1) auprès des élèves
  • Echantillon final de 311 élèves dans 21 classes de 9 écoles classées REP et REP+

Une étude qualitative dirigée par Coralie Damay selon le protocole suivant :

  • Au sein du groupe expérimental, 2 écoles REP+, comprenant 6 classes, ont été sélectionnées au hasard pour des entretiens semi-structurés de 28 minutes en moyenne, se déroulant après le programme.
  • Les enseignants des 6 classes ont sélectionné 32 élèves (5 à 6 élèves par classe) selon des critères permettant de garantir un large éventail de profils tout en maintenant un équilibre entre les sexes, les difficultés scolaires et les problèmes de comportement à l’école.

Cette méthodologie a permis une évaluation complète de l’impact de l’intervention, en combinant des données quantitatives et qualitatives afin de fournir une compréhension plus approfondie des effets sur les attitudes et les comportements des élèves.

Les résultats et conclusions publiés en janvier 2024

Les résultats, très concluants, ont donné lieu à la publication d’un article dans une revue scientifique : Cécillon, F.-X., Shankland, R., Damay, C., & Hallez, Q. (2024). The Meaning of School Program: A Before-After Controlled Study Enhancing Growth Mindset in Priority Education Schools. Journal of Epidemiology and Population Health (formerly: Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique).

Voici des extraits des principales conclusions de l’article (traduits de l’anglais).

Résultats des données quantitatives (op.cit. p.4)

« Il y a un effet d’interaction significatif entre le groupe et l’état d’esprit de développement (« growth mindset »). Le test a confirmé que le groupe expérimental avait un état d’esprit de développement plus élevé à T1 qu’à T0, tandis que le groupe contrôle présentait un niveau d’état d’esprit de développement inférieur en T1 qu’à T0 »

Résultats des données qualitatives (op.cit. p.4-5)

« L’analyse des entretiens a montré que les ateliers influencent l’état d’esprit de développement des participants, le sens qu’ils attribuent à l’école et le sentiment d’appartenance à l’école. Après le programme, les élèves ont perçu des changements à la fois collectivement et individuellement.

Plus précisément, 19 enfants sur 32 (59,4 %) ont mentionné un climat de classe plus respectueux et plus paisible : « Par exemple notre classe, personne ne s’aimait, ils se battaient. Il y a eu rien entre eux. Et maintenant, là, le Sens de l’école, tout le monde s’aime. Ils jouent avec eux. Ils se parlent. Ils s’entraident ».

Environ 25 % (8 sur 32) des élèves ont déclaré que les bagarres étaient devenues moins fréquentes « Sans les ateliers, il y en a qui disent plus de gros mots. Il y en a encore qui frappent, qui poussent, qui bousculent. Et il y en a qui sont plus méchants. Et avec les ateliers, il y en a qui poussent pas, qui laissent passer, qui sont gentils, qui bousculent pas ».

De plus, 9,4% (3 sur 32) a souligné une plus grande coopération : « J’ai appris que c’était bien d’aider. C’est ce que j’ai appris le plus », et 12,5 % (4 sur 32) ont exprimé des émotions positives en allant à l’école : « Avant, ça… J’ai hésité, mais quand même, j’y suis toujours allé. Maintenant, je vais à l’école avec beaucoup de joie. ».

Concernant leur satisfaction à l’égard des besoins psychologiques de base à l’école, 43,8 % (14 sur 32) trouvent que l’ambiance de la classe est plus calme, avec moins de bavardages : « Je suis devenu calme, parce qu’avant, j’étais un peu bruyant ».

Environ 28,1 % (9 sur 32) des élèves perçoivent une persévérance accrue et 15,6 % (5 sur 32) déclarent plus de confiance : « Oui, ça m’a permis de reprendre confiance en moi. Par exemple, je vous ai dit, s’il y a pas quelque chose que je comprends, si j’y arrive pas, je veux pas baisser les bras quand même. Donc je vais toujours réessayer, réessayer, réessayer jusqu’à ce que ce soit la bonne. »

Ils ont également intégré l’idée que l’intelligence peut être développée, en modifiant leur relation avec les erreurs et en les reconnaissant comme faisant partie du processus d’apprentissage. Une part importante, 68,8% (22 sur 32), a déclaré que les erreurs facilitent l’apprentissage. Il apparaît que pour eux, l’apprentissage se fait en faisant des erreurs, et il est normal de se tromper : « Tout le monde fait des erreurs. Après, on peut se réanimer, on peut refaire, on peut recommencer et ça va pouvoir marcher »

La moitié des participants (16 sur 32 ou 50%) ont exprimé l’idée d’un état d’esprit de développement avec leurs propres mots : « Par exemple, avant, quand je faisais une erreur, je n’étais pas contente. Mais maintenant, quand je fais une erreur, je dis que ça m’apprend de nouvelles choses. »

Enfin, les entretiens mettent en lumière trois principales motivations qui poussent les enfants à aller à l’école. Ils déclarent aller à l’école pour préparer leur avenir, car l’école est là pour apprendre pour trouver un travail – peut-être même un travail de rêve – pour avoir une bonne vie : « Ce qui se passe en vrai à l’école. Que l’école, c’est quelque chose d’important. C’est bien d’aller à l’école. C’est important. Tu dois travailler pour réussir ta vie » et ils aiment y aller pour rencontrer leurs amis. Enfin, ils vont à l’école parce qu’elle contribue à leur épanouissement personnel : « L’école, ça sert à nous construire. Ça sert à nous évoluer. Ça sert à nous muscler »

Discussion (op.cit. p.5)

« L’objectif de cette étude était de mesurer l’efficacité d’une intervention en milieu scolaire nommée « Sens de l’école » visant à favoriser l’état d’esprit de développement, la motivation scolaire, une perception positive de l’école et la satisfaction en améliorant le sens de l’école.

Les analyses quantitatives des données ont indiqué que l’intervention pouvait améliorer l’état d’esprit de développement (« growth mindset ») des élèves dans les Réseaux d’Education Prioritaire (REP).

Les données qualitatives issues d’entretiens structurés avec les élèves confirment les résultats concernant l’augmentation de l’état d’esprit de développement et révèlent d’autres effets bénéfiques sur la motivation, la satisfaction et le bien-être à l’école, ainsi que sur l’amélioration du climat de la salle de classe, y compris les relations positives avec les pairs.

Les résultats suggèrent que les interventions ciblées dans les écoles peuvent influencer de manière significative le développement d’un état d’esprit de développement, améliorer la motivation et le climat de la salle de classe et modifier la façon dont les élèves perçoivent le parcours éducatif.

Ces résultats soulignent l’importance des approches pédagogiques qui valorisent les erreurs en tant qu’élément d’apprentissage et qui promeuvent une perspective positive de l’éducation.

Ces premiers résultats concernant ce programme sont prometteurs dans la mesure où toutes ces variables contribuent à la persévérance scolaire des élèves. Les données qualitatives donnent un aperçu de ce que l’approche quantitative-active pourrait révéler sur une plus longue période, tout en offrant des perspectives détaillées sur les avantages spécifiques du programme pour les étudiants. Ces données permettent également aux étudiants de réfléchir et de verbaliser leurs expériences dans le cadre du programme.

Donner du sens à l’école est crucial non seulement pour l’engagement et le bien-être des élèves, mais aussi pour leur développement global, favorisant ainsi une expérience éducative plus enrichissante et durable. Dans la recherche interventionnelle, la démonstration d’effets quantitatifs significatifs est rare, ce qui rend le programme particulièrement intéressant à développer et à évaluer davantage. »

Conclusion (op.cit. p.6)

« Cette étude a évalué une intervention brève destinée aux enfants de CM1-CM2. Même si des améliorations pourraient être apportées au programme, par exemple en impliquant les parents, des preuves de son efficacité ont été démontrées à la fois quantitativement, grâce à l’augmentation de l’esprit de développement, et qualitativement.

Ainsi, les enfants bénéficiant d’une telle intervention sont susceptibles de développer leur persévérance scolaire et leur bien-être en réduisant les facteurs de risque tels que les problèmes relationnels à l’école ou le mal-être global. »

Pour télécharger l’intégralité de l’article en anglais, cliquer ici

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